Instrument de gestion et de surveillance des populations, le fichage des citoyens s'est considérablement élargi au cours de l'histoire et spécialement durant les trois dernières décennies grâce au numérique. Le débat autour du TES ( Titres électroniques sécurisés ) immense fichier concernant 60 millions d’individus, illustre bien les enjeux du changement de registre. Le légitime impératif de sécurité n’est pas en train de porter ombrage aux libertés et droits fondamentaux.
Le problème excède cependant, et de beaucoup, cette seule question des fichiers. Est désormais en question la surveillance et le contrôle exercés sur nos sociétés autant par des puissances étrangères ( les « grandes oreilles » américaines… ) que par des firmes commerciales à l’affût d’informations sur les consommateurs, lecteurs, patients, assurés… sur un marché qui représente des centaines de milliards d’euros. Récemment, n’a-t-on pas découvert que les jouets d’enfants connectés constituaient une mine de renseignements sur les enfants et leurs parents.
De quoi s’agit-il et quelles sont, dans cette société de plus en plus transparente et intrusive, les garanties de notre intimité et donc de nos libertés ?
Quelques-unes des questions qu’abordera Jacques LE GOFF, Professeur émérite des Universités, anciennement en charge, entre autres, du cours de Libertés publiques Brest et Quimper.